top of page
Rechercher
  • Valerie Leblanc, sexologue et psychothérapeute.

L'amour?


L’amour! Grand thème de la littérature, du cinéma et de la musique. Au cœur de notre vie. Ingrédient du bonheur probablement. Quand il s’agit de le décrire, nous avons tous notre définition subjective et nos référents. Nos images, nos papillons. Parfois, je constate qu’il est source d’inquiétude. Est-ce que je le ressens de la bonne façon? Assez? Constamment? Sur le long terme?

Tout d’abord quelques comparatifs pour discerner ce qu’il n’est pas :

Attirance sexuelle vs amour

Nous avons probablement entendu différentes choses sur ce qui est attirant : les traits de visage symétriques, ce qui éveille l’instinct de protection, ce qui est différent (par exemple dans les pays où il y a une majorité de gens aux cheveux noirs, les gens aux cheveux blonds seraient codés plus « attirants »), les phéromones, le langage corporel d’une personne en confiance et même notre cycle hormonal (entre autres l’ovulation). De manière individuelle, nous avons tous certains critères jugés plus attirants, et ceux-ci peuvent résonner en nous lorsque nous croisons quelqu’un qui possède ces caractéristiques.

L’attirance peut aussi se développer grâce à la capacité d’une personne à se révéler et la capacité à son interlocuteur d’en faire autant. Lorsque nous nous dévoilons, l’intimité augmente et peut nous donner l’impression de connecter avec l’autre et nous donner envie de nous rapprocher. Par exemple, lors d’une première « date » si on arrive à parler du divorce de nos parents, que nous avons eu une expérience similaire, il est possible que nous nous sentions plus proche et intéressé à l’autre que si nous avons seulement parlé de la température, de la nature de notre travail et des évènements dans les nouvelles.

Par ailleurs, « Le coup de foudre » est parfois mépris pour de l’amour alors qu’en réalité il s’agit d’une attirance particulière envers une personne inconnue. En anglais, nous disons « love at first sight », qui se traduirait littéralement par amour au premier regard. Une personne peut inconsciemment nous ramener à des zones sécurisantes ou nous plaire pour différents facteurs, mais cela est encore considéré comme de l’attirance physique ou romantique et non un véritable amour profond.

L’attirance sexuelle est différente de l’amour, car elle est basée davantage sur l’instinct et sur nos codes érotiques. Elle est influencée par les hormones libérées dans le cerveau. L’attirance sexuelle, c’est le sentiment que nous éprouvons lorsqu’une personne nous plaît, que nous désirons sa présence et que nous sentons le désir monter lorsque nous y pensons.

Désir vs amour

Le désir nous vient du manque. Il se nourrit de distance et s'éveille en lien à ce que je n’ai pas. Par exemple, je désire expérimenter un nouveau restaurant, mais lorsque j’y suis, je ne désire plus. Je peux apprécier et aimer mon expérience, mais dans le moment je ne désire pas. Le désir est différent de l’amour. L’un peut exister avec l’autre, et dans notre vision du couple moderne cela serait nécessaire, mais ils peuvent exister l’un sans l’autre. Pour différentes raisons je peux aimer et ne pas désirer, ou désirer et ne pas aimer une autre personne.

Le désir sexuel peut être considéré comme ce qui constitue les mobiles de l'activité sexuelle, qu'il s'agisse de la pulsion, de la libido, de l'appétit sexuel, ainsi que de l'intérêt, de la motivation et de l'excitation sexuelle. Il est normalement le préalable à une relation sexuelle. On dit aussi que le désir est un état biophysiologique, un sentiment, une émotion qui naît dans le cerveau et qui dépend des cinq sens. Dans un couple à long terme il est important de créer un peu de distance et de faire de l’espace pour que désir et amour cohabitent. En gros, il est nécessaire de parler de sa sexualité, de créer des contextes que nous aimons, de la prioriser autant que possible, d’y penser, de faire des choses sans l’autre; de laisser des moments « je » au travers le « nous ».

Et l’amour alors?

L’amour que nous ressentons pour l’autre est créé par nos pensées face à cette personne. Ce que nous ressentons est personnel à soi. L’autre peut nous aimer aussi, sans nécessairement vivre exactement le même ressenti corporel et interne. L’amour s’effrite quand les pensées que nous avons pour notre partenaire sont plus de natures négatives que positives. L’élément le plus important qui est à retenir lorsque nous pensons à l’amour est qu’il se construit avec le temps et qu’il ne peut donc pas être instantané. Au départ nous avons un intérêt, une attirance, du désir, mais pas de l’amour. Le « crush » envers une autre personne apporte plaisir et excitation; mais l’amour demande de se montrer vulnérable, de se révéler dans nos côtés positifs et moins positifs. Cela demande une certaine capacité à être authentique devant l’autre, tout en maintenant des moments de séduction. L’amour demande de la confiance et se construit par de l’engagement. En fait, pour aimer, il nous faut une certaine maturité.

Lorsque nous sommes vraiment en amour, nous avons choisit de nous laisser-aller à se ressenti. Nous avons conscience que rien n’est garanti, mais que le risque vaut la peine. Nous investissons l’autre positivement, mais nous sommes conscients que comme tout le monde, l’objet de notre amour a des failles et des défauts. Nous le choisissons quand même. Il se définit souvent par un mouvement vers l’autre, une certaine dévotion, une inclinaison vers l’autre. On trouve dans l’autre une source de plaisir.

Chacun a le potentiel d’aimer. Chacun décide s’il veut aimer et comment il peut le démontrer. Cela dépend principalement de nos perceptions, de nos pensées et de l’ouverture que nous avons à ressentir ce que cela provoque chez nous. Tout provient de nous et nous sommes la première personne bénéficiaire de cet amour. C’est parce qu’on choisit de porter attention à certains aspects de la personne, de juger que ces aspects nous animent que nous générons un ressenti amoureux.

Qu’en pensez-vous?

Proust et l’amour :

« Sans doute peu de personnes comprennent le caractère purement subjectif du phénomène qu’est l’amour, et la sorte de création que c’est d’une personne supplémentaire, distincte de celle qui porte le même nom dans le monde, et dont la plupart des éléments sont tirés de nous-mêmes. »

84 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page